• MOLOSSE DRAW











    En voulant éviter la confrontation avec les propriétaires de molosses, Robert Cramer s'attire la colère de mamies à caniches. Micheline Calmy-Rey et Hani Ramadam ont oublié, eux, ce principe vétérinaire de base: ne jamais fixer l'ennemi dans les yeux.




    Il faut se rendre inintéressant. Pour ce faire, surtout ne pas bouger, ne pas regarder le monstre dans les yeux, et, s'il faut vraiment regarder quelque chose, plutôt lui fixer la croupe. Voilà, en gros, les conseils distillés un matin de cette semaine sur les ondes de la Première par le vétérinaire cantonal neuchâtelois, au cas où l'on croiserait un de ces chiens réputés dangereux. Il l'a répété plusieurs fois, le véto: se rendre inintéressant.




    Bien vu. Le conseil d'ailleurs vaut aussi pour les politiciens chargés d'aborder ce mordant sujet. Il suffit que l'un d'eux, à propos des chiens, prenne une décision, si timorée soit-elle, pour que la meute se déchaîne.

    En Valais le conseiller d'Etat Thomas Burgener a promulgué l'interdiction des douze races supposées les plus dangereuses. Aussitôt, très délicatement, avec un tact inouï et un sens prononcé des nuances, les défenseurs des molosses ont évoqué la honte d'une «liste Burgener». Le conseiller national jurassien Pierre Kohler, auteur d'une initiative parlementaire visant à interdire les pitbulls, s'est vu lui accusé par les mêmes milieux de «racisme puant». Et même plutôt douze fois qu'une.

    A Genève, donc, après l'agression dont a été victime un enfant de 18 mois, défiguré par un molosse «bien éduqué», le chef du département du Territoire Robert Cramer avait décidé, lui, ne pas trop faire son intéressant. Pas d'interdiction donc, pour les molosses, mais muselière pour tout le monde dans les parcs.

    Certes il a ainsi évité les crocs du lobby pro-molosses, mais pas le ridicule. Ni la colère populaire. Celle des propriétaires de caniches, yorkshire ou autres mini-bombes à quatre pattes. Des propriétaires «en larmes», assure la SPA genevoise, et qui réclament, entre deux sanglots, la démission du sieur Cramer. Une propriétaire d'épagneul breton annonce même le lancement d'une initiative. Au département du Territoire, les téléphones dégoulinent d'injures aboyées à longueur de journée. La muselière c'était encore une idée trop intéressante.

    Le Grand Conseil genevois va devoir maintenant se prononcer. Pas fous, les députés ont compris le message et retenu la consigne. Se rendre inintéressant. Fixer la croupe. Ainsi le président par intérim du parti libéral, Olivier Jornot, confesse courageusement «oser à peine prendre position». L'exemple vient d'en haut. Le Conseil fédéral a pris soin jusqu'ici de ne rien décider. Les sept sages, n'ayant jamais aussi bien porté leur nom, ont tranquillement fixé la croupe, puis le bout de leurs chaussures, sont restés bien immobiles et ont laissé les cantons se débrouiller tout seuls.

    Savoir se rendre inintéressant: ceux qui rompent avec ce sain principe et osent lever les yeux, plus haut que la croupe, se font aussitôt voler contre par des molosses de toute espèce. Voyez Micheline Calmy-Rey, qui a voulu faire son intéressante lors du conflit au Liban, suggérant qu'Israël, bien qu'agressé, y était peut-être allé un peu fort dans la riposte. Aussitôt les trois cerbères UDC qui siègent à la commission des affaires étrangères ont montré les crocs: atteinte à la neutralité. Et quand Micheline a voulu en rajouter, plaidant pour une neutralité active, ça a été la curée. Neutralité active? «Un concept de gauche qui n'a aucune légitimité démocratique», a ainsi grogné Christoph Mörgeli.

    Comme si cela ne suffisait pas, la ministre des affaires étrangères a continué de fixer la bête dans les yeux, et s'est mise à évoquer une candidature de la Suisse au Conseil de sécurité de l'ONU. Là, même les roquets centristes se sont mis à japper. «Incompatible avec la neutralité», a ainsi tranché le PDC Christophe Darbellay, car il faudrait, imaginez ça, «prendre parti».

    Enfin, retour à Genève. Il y a quelques années, un certain Hani Ramadan, vous vous en souvenez, avait, lui aussi, voulu se rendre intéressant. Pas n'importe où, dans les colonnes du Monde, où il défendait allégrement, la pierre déjà chaude dans la main, la lapidation pour les femmes adultères. Suspendu de son poste d'enseignant, il continue depuis à toucher son traitement. C'est alors que le Conseil d'Etat, à son tour, décide de jouer les petits malins, avec cette idée lumineuse: recaser Ramadan comme employé au Palais de justice. Une place qui semblait en effet toute désignée pour un islamiste militant. Certes le brave Hani aurait dû s'adapter un peu: il y a quelque temps déjà qu'on ne juge plus les femmes adultères dans ce canton. Mais le procureur général, Daniel Zappelli, a dit non: pas de Ramadan au palais. Dommage, c'eût été tellement intéressant.


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  • PITBULL ATTAQUE


    Le petit garçon, âgé de quatre ans, a été grièvement blessé samedi après-midi à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Le propriétaire du chien a été déféré au parquet de Bobigny. Prospecteur d'hygiène, le propriétaire (vingt-cinq ans), qui n'accompagnait pas le chien au moment de l'accident, n'avait pas, malgré les dispositions légales prévues pour les chiens classés en première catégorie, stérilisé son animal. Il ne l'avait pas non plus déclaré en mairie, ni même vacciné. L'homme, qui accompagnait le chien, a également été blessé aux deux mains alors qu'il tentait d'extraire la jeune victime des crocs du molosse. Le petit garçon avait été conduit samedi dans un état jugé sérieux à l'hôpital Robert-Debré à Paris, où il a subi une longue intervention chirurgicale, au cours de laquelle les chirurgiens ont dû procéder à l'ablation de l'intestin.


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  • ROTTWEILER ABOIE



     
    Un rottweiler, confié à une fillette de treize ans qui n'a pas pu le maîtriser, a sérieusement blessé à un avant-bras une de ses amies du même âge dans la cité des 4000 à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), vendredi après-midi. Valérie, treize ans, chahutait avec un groupe d'amies de son âge quand elle a malencontreusement bousculé son amie, Alexandra. Le rottweiler dont cette dernière avait la charge et qu'elle promenait sans laisse a répondu à ce qu'il croyait être une agression. Le chien, un mâle de 53 kilos, s'est jeté sur Valérie, lui attrapant un avant-bras. Malgré les ordres lancés par Alexandra, le chien qui n'a pas obéi immédiatement, a broyé les os de sa victime, a indiqué la police. Elle a été conduite à l'hôpital de la Fontaine à Saint-Denis où elle a été opérée en fin d'après-midi.

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